La restauration de la chapelle du vieux château


La restauration de la chapelle du vieux château est le deuxième gros projet de l'association de sauvegarde et de mise en valeur du patrimoine de Lormes. Ce projet a débuté par une étude complète et détaillée de l'état de la chapelle. C'est à partir de ce document que des devis peuvent être établis et les entreprises contactées.

Ce projet de rénovation se fera, comme pour les lavoirs, avec la Fondation du patrimoine, la commune et l'association. Une souscription sera lancée pour ce projet.


DIAGNOSTIC DE L’ÉDIFICE

Source : Extrait du diagnostic de la Chapelle du Vieux Château de Lormes (Nièvre)
Simon BURI - Architecte (Seleurl) - Janvier 2023
 

Une étude a été lancée par la commune pour évaluer l'état de vétusté de la Chapelle. Peu ou pas entretenue depuis de nombreuses années, l’objectif est de la remettre en état et en valeur.


Lors d'une 1ère visite de la Chapelle, des décors sur les murs ont été repérés. Une étude à propos de ces décors a été prescrite en accompagnement de l’étude historique. En outre, en l’absence de désordres majeurs il n’a pas été prescrit d’étude structurelle. Une étude profonde et complète étant trop importante en termes de coût pour la commune, l’historienne a réalisé une étude généraliste. À la lecture de celle-ci, on évoque une 1ère date au XIIè siècle mais l’édifice que l’on voit aujourd’hui daterait en grande partie de XVIè siècle.


LES ABORDS

La Chapelle se situe à l’angle de 2 rues dans le tissu urbain médiévale de la vieille ville au parcellaire très dense. Au Nord, sa façade borde la rue sans aucun recul. Le pied de la façade est particulièrement exposé aux rejaillissements d’eau dus à la circulation automobile dans cette ruelle étroite. L’absence de gouttière amplifiant le phénomène.
La zone au Sud est la plus préoccupante. En effet un mur de soutènement de la parcelle voisine forme une courette très encaissée qui maintien une humidité en place impactant fortement les intérieurs de la Chapelle. De plus, ce mur est en partie vidé de ses joints et une zone commence à s’effondrer sous la poussée de la voûte qu’il soutient. Il existe un risque d’effondrement de celui-ci sur la Chapelle. Il faudra pouvoir constater l’état réel de ce mur depuis l’intérieur de la cave du voisin. Le sol de ce fond de courette n’étant pas drainant, l’eau stagne et s’infiltre dans le mur de la Chapelle.
La partie à l’Ouest, du côté de l’entrée, marque l’importante différence de niveaux entre la voirie et le sol intérieur. Un grand emmarchement, dont la partie basse est manquante, mène à la porte d’entrée.
À l’Est, la Chapelle est adossée à une maison voisine.

LES FAÇADES

Les maçonneries de façade sont en bon état et aucun désordre structurel n’est visible. Les chaînages et encadrements de baies, comme les maçonneries courantes des murs sont en granit. Elles ont toutes subit le lessivage des intempéries et leurs jointoiements sont en partie disparus. Ce phénomène est particulièrement visible dans les parties à forte concentration d’humidité et les parties les plus exposées aux pluies.
Il en va de même pour les enduits de parements de murs qui sont en grande partie disparus par lessivage des intempéries. Il est à noter que dans les enduits restés en place, sur la façade Nord, des enduits à faux-joints (non datés) qui pourraient servir de modèle pour les enduits neufs à suivre. 

On remarque une ouverture de porte au Nord qui est aujourd’hui murée et dont on ne connait ni l’origine ni la fonction. Les ouvertures à l’Ouest que sont la fenêtre et l’oculus sont des percements tardifs.
Les baies en plein cintre sont préoccupantes au niveau de leur appuis, qui sont dégradés et forment des sources d’infiltrations importantes. Les grillages qui protègent les vitraux sont hors d’usage.

Les portes en bois de l’entrée comme celle d’accès aux combles sont hors d’usage. L’unique fenêtre est de conception moderne et fermée par des barreaudages et un treillage qui paraît récent. Elle mériterait d’être conçue de façon plus traditionnelle avec des petit-bois.

LES TOITURES

La présence d’un clocheton semble être attesté avant 1756. On parle d’un petit dôme couvert d’ardoise avec croix de fer et coq qui surmonte le toit. Est-ce le même ? En tout état de cause les bois de charpente constituant le Clocheton actuel sont les plus anciens des charpentes en place à ce jour.
La Charpente du Clocheton a subi des infiltrations au fil du temps mais a fait l’objet de renforcement (non daté). Structurellement parlant, l’ensemble paraît aujourd’hui correct mais on note, particulièrement dans les parties hautes, des bois dégradés par les intempéries. Cela semble notamment toucher la partie du fût bardé d’ardoises et qui comporte les abat-sons. Ces derniers, hors d’usage, ont une conception qui protège mal contre les infiltrations extérieures.
Les couvertures et bardages en ardoises du Clocheton sont totalement hors d’usage et plusieurs ardoises décrochées menacent de tomber au pied de l’édifice. Il en va de même pour tous les ouvrages de zingueries en accompagnement de ces couvertures. La croix semble en bon état mais le coq a disparu. Il n’existe pas de protection contre la foudre.
La toiture principale à deux pans n’est pas datée mais est relativement récente car entièrement réalisée avec des bois sciés industriellement. Les fermes paraissent faiblement dimensionnées au vu des toitures supportées mais sont en bon état. Plusieurs pannes semblent attaquées par des lignivores et l’une d’entre elle est supportée par un calage. Les chevronnages sont sous-dimensionnés et ont tous fléchis même si aucun d’entre eux ne semblent cassés ils ne pourront être conservés pour une nouvelle couverture.
A noter, qu’à l’occasion de travaux en 1857, le couvreur en charge de l’opération parle de rachat de vieux bardeaux ou «esseaumes » ou tuiles de bois qui pourraient avoir été la couverture précédente de la Chapelle.
Le débord des toitures sur les façades devra, lui, être conservé et pourrait être étendu à la façade Ouest dans l’objectif d’une meilleure protection de la façade du pignon.
De nombreux liteaux sapin, supports des couvertures, sont cassés et des tuiles se décrochent puis chutent en pied de façade. Les abergements du Clocher sont hors d’état. Les rives latérales du pignon Ouest réalisées en ciment sont cassées et sources d’infiltrations. Les rives Est contre le bâtiment voisin seront également à réviser.


LES INTÉRIEURS 

La Chapelle est constituée d’un seul volume couvert par une voûte d’arête. Les nervures, sans clef de voûte, constituées de voussoirs en granit reposent sur des culots comportant pour certains des armoiries. Les voûtains enduits comportent de nombreuses traces des infiltrations de toiture mais aucune trace de fissurations.
Sur 3 faces des murs, étaient disposées des boiseries moulurées (non datées). Sur une partie au Sud certaines boiseries avaient disparues et laissaient apparaitre des décors aux murs.


Ces décors datant sans doute de l’origine de la Chapelle. Afin de déterminer si ces décors étaient encore présents sur les autres murs de la Chapelle la dépose des boiseries a été faite. Comme on pourra le voir dans l’étude du Restaurateur des décors sont bien présents, notamment sur le mur Nord et dons sur le mur Sud. On note même par endroit la présence de 2 époques de décors. Les problèmes d’infiltrations d’eau au Nord et encore plus particulièrement au Sud ont fortement dégradés ces décors. On retrouve également les dégradations dues aux infiltrations au droit des baies. Il s’agira de décider du niveau de conservation et/ou de restitution de ces décors.
La quasi-totalité du mur Est est couvert par un retable menuisé avec des colonnes et comprenant un autel à gradins et des boiseries d’accompagnement. Toutes ces boiseries doivent sans doute datées du XIXè siècle. De la même façon que les boiseries latérales, l’ensemble du retable, disposé directement sur le sol en terre et en l’absence totale de ventilation arrière, a souffert de l’humidité. Sa structure est fortement dégradée, notamment les parties latérales. On note que plusieurs parties entourant l’autel s’affaissent. Cet ensemble n’a pas été déposé et pourrait également masquer d’autres décors anciens. Les parements enduits des zones qui ne comprennent pas de décors sont toutes hors d’usage.

Les sols, comprenant 2 niveaux, sont constitués de tomettes en terre cuite en grande partie dégradées par les remontées d’humidité notamment au Sud (présence de mousses et lichens). Une clôture en fonte avec lisse en bois a été disposée au droit de la marche.
On note la présence d’un chemin de croix, d’un lustre, d’un certain nombre de statues en plâtre et de nombreux mobiliers liturgiques. Les 2 vitraux XIXè siècle des baies latérales et celui XXè siècle de l’oculus sont en bon état mais ne comportent aucun système de ventilation.
Un placard a été aménagé dans la niche formée par la porte murée. Une porte à panneaux en bois en mauvais état le ferme.
Il n’existe aucun équipement, ni éclairage, ni aucune alimentation électrique de la Chapelle.


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